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Le Pelican Rouge
1 octobre 2015

Dérégulation façon Uber

Manifestations paralysant plusieurs villes, plaintes en justice, agressions physiques : l'arrivée d'Uber et Cabify en Amérique latine a déclenché une vague de colère chez les chauffeurs de taxis qui considèrent «illégaux» ces nouveaux services de transport. Dans de nombreux pays de la région (Mexique, Colombie, Brésil, Pérou, Panama, Chili) circulent déjà des milliers de chauffeurs particuliers proposant leurs services via ces applications mobiles qui leur prélèvent une commission de 20 %. La firme américaine Uber, fondée en 2009 et présente dans 54 pays, s'est lancée sur le marché latino-américain en s'implantant d'abord à Mexico, mégapole chaotique de plus de 20 millions d'habitants aux 4 millions de véhicules en circulation, qui en fait également l'un des marchés les plus attractifs de la région. Mais si Uber a été interdit dans certaines villes d'Europe et fait face à des actions en justice aux États-Unis, c'est en Amérique latine que les réactions ont été les plus virulentes. En mai, les taxis mexicains sont parvenus à paralyser la circulation dans la capitale et certains d'entre eux sont partis en chasse aux taxis Uber ou Cabify. «Ils ont frappé un de mes collègues et moi j'ai été poursuivi par trois taxis. Ils se rendent compte (que nous travaillons pour Uber) quand ils voient que nous utilisons l'application ou qu'ils repèrent un passager sur le siège arrière», explique Cristian Rivera, mécanicien de 26 ans reconverti en chauffeur Uber parce que «c'est un moyen facile de trouver du travail». L'implantation d'Uber à Bogota s'est aussi accompagnée de heurts. «Il y a eu des personnes retenues illégalement, des agressions avec des pistolets à billes, des chocs volontaires contre des voitures ou encore des jets d'objets contondants», explique à l'AFP Adriana Garzon, porte-parole de l'entreprise en Colombie. Au Brésil, où Uber a lancé dès son arrivée une campagne publicitaire avec la top-modèle brésilienne Alessandra Ambrossio, la bataille est également engagée. Des manifestations sont organisées sous le slogan : «À Rio, le taxi est jaune». Lors d'une discussion avec les législateurs au sujet de la régulation, jeudi dernier, le président du syndicat des taxis de São Paulo a prévenu que le conflit pouvait terminer en violence : «il y aura des morts», a-t-il lancé. La semaine précédente, le maire de la mégapole brésilienne annonçait qu'il allait faire payer un impôt à Uber, ce qui devrait renchérir son service. «Ils protestent, car nous sommes en pleine croissance, explique à l'AFP Ana Paula Blanco, chargée de la communication d'Uber en Amérique latine. Mais nous ne sommes pas des concurrents, car nous ne sommes pas des taxis, nous sommes une plateforme technologique qu'utilisent nos clients, les conducteurs, pour donner un service de location de voiture particulière avec chauffeur privé». Certains clients louent l'efficacité et la sécurité que procurent ces véhicules privés, au contraire de certains taxis parfois utilisés pour dépouiller les usagers. Mais les chauffeurs de taxi ont fait leurs comptes et considèrent qu'il n'est pas normal qu'un particulier ne s'acquitte pas d'une licence pour exercer cette activité, quand à Bogota un chauffeur de taxi paye 40 000 $, à Mexico 10 000 $, sans compter les impôts et autres taxes diverses. «Cabify est totalement ouvert à une régulation dès lors qu'elle est juste et équitable et tournée vers les intérêts de l'usager», affirme de son côté Ricardo Weder, de Cabify Mexico.

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